Emmanuelle Blanc en résidence au CRP/ - Saison culturelle UTOPIA (lille3000)
Pour la saison 2021-2022, le CRP/ coordonne un programme de résidence de création avec l’artiste-photographe française Emmanuelle Blanc.
Dans le cadre de la saison culturelle UTOPIA, lille3000 offre une carte blanche à l’artiste afin d’enrichir le parcours hors les murs de cette sixième édition centrée sur l’Homme et son rapport à la nature et aux vivants. Cette invitation s’intègre dans un projet commun porté par le réseau des structures dédiées à la photographie dans les Hauts-de-France que sont le Château Coquelle (Dunkerque), Destin Sensible (Mons-en-Baroeul) et l’Institut pour la photographie (Lille), qui travaillent toutes autour d’une thématique unique : l’eau.
Démarche artistique et projet de résidence
Emmanuelle Blanc décline son travail sur diiférents supports autour de questions écologiques essentielles : les relations que nous entretenons avec nos environnements, intimes ou partagés, de l’architecture aux grands paysages, la façon dont nous les percevons et les transformons, ainsi que notre inscription dans le vivant.
Sa démarche se situe toujours dans un même processus de recherche autour d’un territoire prédéterminé : une montagne, une vigne, un cours d’eau… Elle questionne nos traces, l’impact de nos actions et convoque un type de représentation spécifique à chaque projet. En réalisant des tableaux photographiques de grands formats, elle fait ouvertement référence au monde de la peinture de paysage. Sa pratique est une quête permanente, une réflexion sur la paradoxale fragilité de la Nature face à l’Homme.
Dans le cadre d’UTOPIA, Emmanuelle se concentre sur le territoire du bassin minier – plus spécifiquement, l’extrémité est de ce territoire, moins connue – et des relations complexes qu’il entretient avec l’eau. A la fois visible et invisible, l’eau est omniprésente et prend des formes multiples : étang, marécage, canal, pluie, brume… A l’issue d’une première phase de repérage et d’enquête, elle a arpenté les sites choisis, utilisant la marche comme outil d’appréhension fine et méditative du territoire.
Cette proposition artistique vise autant à révéler la richesse écologique de cet écosystème, patrimoine naturel unique, qu’à soulever les problématiques relatives à cette zone tout à la fois menacée, menaçante et protégée.
Biographie
Emmanuelle Blanc est une artiste-photographe française née en 1971.
Architecte DPLG, elle travaille d’abord au sein de différentes agences d’architecture, de scénographie et de paysage avant de se consacrer à sa pratique artistique. Engagée et consciente, son oeuvre prend ses racines dans sa formation d’architecte et son expérience de paysagiste.
Entre 2011 et 2013, elle produit Cartographie d’une extrême occupation humaine, une recherche photographique sur le paysage alpin français à l’ère de l’Anthropocène, qui souligne l’omniprésence des traces de l’activité technologique, même en altitude. Elle s’inscrit également dans le projet utopique et collectif qui rassemble 42 photographes : France(s) Territoire liquide sous la direction artistique de Paul Wombell et en partenariat avec la DATAR. Cette série marque le début d’un ensemble de travaux autour de la montagne, de l’ambiguïté des paysages et de la question cruciale des conséquences du changement climatique. S’en suivront Soupçons, une archéologie poétique, qui questionne l’opposition Nature / Culture ; Incertitude qui évoque la paradoxale fragilité des montagnes ; Graphite qui propose des récits autour de l’érosion d’un massif montagneux. Enfin, Re-Fonte, (en cours), regroupe des installations et vidéos immersives, pour une plongée sensible dans des espaces aquatiques.
Depuis 2017, Emmanuelle Blanc mène un projet au long cours au sein d’un collectif hybride entre sciences du vivant, arts plastiques et sciences humaines. Des vivants, des vins aspirent à rendre sensibles des pratiques vigneronnes alternatives qui font face à la crise écologique contemporaine.
► Site internet d’Emmanuelle Blanc