BijaRi en résidence au CRP/
Résidence prévue à Douchy-les-Mines du 12 au 25 mai 2019 avec Geandre Tomazoni et Mauricio Brandao du collectif BijaRI.
Le CRP/ invite le collectif artistique brésilien BijaRi basé à São Paulo à venir mener un projet participatif et collaboratif avec des habitants de la Ville de Douchy-Les-Mines sur le thème de l’engagement citoyen dans l’espace public, et s’intéressant aux conditions de mobilité et de circulation des habitants entre différents quartiers de la ville.
Le Grupo BijaRi est un collectif d’artistes, architectes et designers qui se sont rencontrés en 1997 alors qu’ils étaient étudiants à l’École d’architecture et d’urbanisme de l’Université de São Paulo. Leur champ de recherche s’intéresse aux luttes que mènent divers acteurs et groupes sociaux pour le « droit à la ville ». Le groupe travaille à une synthèse entre la pratique artistique, le design urbain et l’action politique à travers des projets se situant à l’intersection de l’art, de la critique spatiale et de la vie urbaine.
À l’aide d’un large éventail de ressources et de technologies, notamment campagnes d’affichage, cartographies, projections vidéo à grande échelle, installations, performances et VJing, BijaRi crée des actions dans des espaces publics, indépendamment des circuits établis de l’art. BijaRi s’intéresse aux frictions de ces réalités afin de créer de nouveaux lieux du politique et du poétique.
Les deux artistes seront amenés à travailler avec des habitants volontaires de la Ville, notamment membres du comité citoyens et usagers du Centre social Agora. Ils mettront en place, à l’occasion de leur résidence, des temps d’échanges et de workshop sur des thématiques qu’ils proposeront aux groupes pour habiter l’espace public, se questionner sur ses enjeux autrement à travers des stratégies d’interventions artistiques.
La pratique artistique de ce collectif s’articule à la ville, ses flux et ses communautés, en s’intéressant au potentiel de l’art relationnel comme moyen de produire des connaissances.
Le programme de résidence de BijaRi au CRP/ contribuera à nourrir leurs réflexions sur les formes de transmission et de médiation de l’art, leur condition d’étranger sur le territoire douchynois leur permettra de déplacer certaines visions sur ces espaces.
« En tant qu’urbanistes, nous sommes intrigués par les processus palimpseste de la formation et du remodelage des villes. Comment un paysage urbain se développe, quelles formes de vie collective ils promeuvent (ou nient). Quelles images, histoires et discours ils soutiennent ou effacent-ils et comment ces idées sont-elles inscrites dans l’environnement bâti?
Nous sommes particulièrement intéressés par l’exploration de la transition du Nord-Pas-de-Calais d’une industrie (minière) vers une économie de la culture, des loisirs et de la consommation. Comment les structures urbaines s’adaptent-elles à la fin d’un certain cycle productif? Sont-elles entrées dans un nouveau régime de production? Comment les souvenirs, les images et les monuments de ce passé récent résonnent et interagissent avec la mondialisation postindustrielle contemporaine. Ont-ils été (ou peuvent être) recyclés? Peut-on récupérer et réinterpréter des mémoires sociales inscrites dans ce paysage? Les souvenirs, en tant qu’objets, peuvent-ils également être recyclés? »
Le projet partira de cette réflexion sur la manière dont nous négocions, consentons et représentons à la fois la réalité et la mémoire. Pour ce faire, BijaRi étudiera la manière de se connecter à une communauté, un quartier ou un bâtiment spécifique.
L’exposition au CRP/ présentera les productions du collectif réalisées à l’occasion d’une résidence de travail au printemps 2019.
Différentes formes seront investiguées : affiches, sérigraphies, vidéos, photographies qui donneront naissance à des projets dans et hors-les-murs du CRP/.